La “participation citoyenne”, un moyen de contrer l’abstention, les votes nuls et les votes blancs ?
C’est ce qu’espère Jean-Noël Gillard (Défi), à Charleroi, où 26 % des votes en 2018 n’ont pas été donnés pour des candidats aux élections communales.
- Publié le 28-04-2024 à 11h55
Face au désenchantement qui touche un nombre croissant de citoyens, la démocratie participative apparaît comme une solution. Mais comme l’a rappelé le conseiller DéFI Jean-Noël Gillard au conseil communal de Charleroi, il s’agit de recréer des liens entre la société civile et les institutions, sans faire ombrage au système représentatif que les élections régissent.
La participation, moyen de contrer l’abstention, les votes nuls et les votes blancs ?
L’échelon local se prête par excellence à l’expérience de la participation. C’est d’autant plus vrai à Charleroi que la première ville de Wallonie a fait face au taux d’abstention le plus élevé aux dernières communales, avec 26 % de votes nuls et blancs, ainsi que d’électeurs qui n’ont pas accompli leur devoir. La moyenne était de 17,5 %.
Pour l’indépendant Nicolas Kramvoussanos, “la participation n’a de sens que si elle touche aux préoccupations concrètes. Faut-il éteindre l’éclairage public la nuit ? Investir dans une marina ? C’est ça que les gens attendent ! Le ras-le-bol et la révolte grondent, attention au retour de bâton des élections !” lance-t-il.
Pour Julie Patte, la Ville de Charleroi fait déjà beaucoup
Première échevine en charge de la Participation, Julie Patte a fait le tour des moyens d’action mis en place sous cette mandature, qu’il s’agisse des conseils de participation qui mobilisent 95 volontaires et ont tenu l’an passé 60 réunions, de la possibilité pour leurs membres d’interpeller tous les mois le collège communal, de la maîtrise d’usage (écoute des riverains et usagers sur un projet de rénovation urbaine), de la plateforme MonOpinion où chacun peut soutenir une initiative citoyenne, des commissions consultatives thématiques… En multipliant les dispositifs, Charleroi s’est largement engagée sur le chemin de la démocratie participative, assure l’échevine. À ce propos, la Maison de la Participation et des Associations (MPA) organisait ce jeudi un colloque sur ce thème. Un colloque qui a affiché complet, preuve de l’intérêt collectif.
Quant à la transparence, Julie Patte estime l’avoir renforcée au travers de son action politique : au cours des trois dernières années, des dispositifs ont amélioré la visibilité du citoyen sur les décisions des élus. La plateforme deliberations.be leur donne ainsi accès à chaque point, avec une note explicative. Le conseil communal est intégralement diffusé en vidéo, pour sa partie publique.
L’opposition considère qu’on peut (doit ?) aller plus loin
Jean-Noël Gillard considère que l’on peut aller encore plus loin. “Les citoyens ne se sentent pas assez écoutés, ni entendus. Il faut mieux les informer sur les possibilités qui leur sont données d’intervenir dans le débat public, comme par exemple le droit d’interpellation au conseil communal. Il faut davantage les impliquer dans les délibérations : mobilité, aménagement urbain, mais aussi noms de rues et de places…”